Page:Bouilly - Léonore, ou L’Amour conjugal, 1798.djvu/31

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TRIO.

FLORESTANT, _après avoir bu une bonne partie du vin._

Que l’éternelle providence Répande sur vous ses bienfaits ! Non, non, je n’oublierai jamais Cette précieuse assistance. ROC, _bas à Léonore qu’il lire à l’écart._

Sans crainte on peut le secourir : Dans un instant il va périr. LÉONORE, _à part._

Comme je me sens tressaillir ! Prenons bien garde à me trahir ! FLORESTANT, _aussi à part._

Ah ! si je pouvait parvenir À les toucher, à les fléchir. ROC.

Sans crainte on peut le secourir : Dans un instant il va périr. LÉONORE.

Comme je me sens tressaillir ! Prenons bien garde à me trahir !

FLORESTANT.

Ah ! si je pouvois parvenir, À les toucher, à les fléchir ! LÉONORE, _bas à ROC et avec négligence, tirant un morceau de pain de sa poche._ ENSEMBLE, _chacun à part._

Le peu de pain que par mégarde J’ai conservé sur moi… ROC.

Je t’entends : non, garde-toi, C’est nous exposer ; prenons garde ! LÉONORE.

Vous me privez d’un grand plaisir. ROC.

Non, je ne saurois consentir À cette imprudence extrême. LÉONORE, _d’un ton marqué._

Sans crainte on peut le secourir : Dans un instant il va périr…. ROC.

Aux ordres c’est desobéir. LÉONORE, _d’un ton plus marqué encore._

Dans un instant il va périr. ROC.

Eh bien !… va donc l’offrir loi-même…. LÉONORE, _offrant la morceau de pain à Florestan avec le plus grand trouble._

Tenez…. prenez !…