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de l’île de sein

Quand les mobiles du Finistère partaient en 1870, pour aller à Paris, le fils Jean Le Berre n’avait que vingt ans ; en costume national, il portait sur sa poitrine trois médailles ; depuis il en a cinq, deux en or et trois en argent. Il y a quelques années, il fut convoqué à la Société si remarquable de Sauvetage des Naufragés, et son voyage lui fut payé ; il se montre très fier de cet honneur.

Qui ne se souvient d’une femme au type énergique, Thérèse Cabon ? Elle a arraché à la mer bien des victimes, et cela à la nage. Elle obtint, sous l’Empire, la gérance du bureau de tabac de Primelin. On lui faisait plaisir en contemplant ses médailles, qu’elle avait la gloire de montrer aux visiteurs.

Lors de la fête donnée, sur l’initiative de M. Le Bail, maire de Plozévet, au centenaire du naufrage célèbre du navire Les Droits de l’Homme, une brave riveraine se présentait aussi avec une médaille sur la poitrine.

Tout ce que je viens de dire n’est pas pour effrayer le voyageur qui se rend à l’Île. Bien que vous soyez entré dans le Raz, ne craignez rien ; les marins qui vous conduisent sont habiles et la barque solide, vous arriverez sûrement à bon port. Dans tous ces courants, affirment les pilotes, c’est l’oreille qui guide, et ils tiennent la barre d’une main ferme. Ne redoutez pas le mal de mer : on