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monographie

Un mois après, un pareil accident survenait. Un navire chargé aussi de minerai, coulait et, triste coïncidence, le même jour on ramenait à l’Île le cadavre défiguré du capitaine du Mesquidor.

Une légende se fit : on prétendit que le capitaine du navire perdu la veille avait reconnu, dans les traits certainement méconnaissables du mort, ceux de son propre frère, parce qu’il avait pleuré ; il n’en était rien. La triste vue du cadavre d’un compatriote déchiqueté par les crabes, la pensée de l’état dans lequel il eût pu se trouver lui-même sans ses héroïques sauveteurs, étaient assez émouvantes pour lui arracher des larmes. Se joignant au cortège, il conduisit à la Tombe des naufragés ces pauvres restes humains, et ses prières s’unirent à celles des habitants de Sein.

Ces sorties du bateau de sauvetage ne sont pas rares ; l’hiver les alertes sont fréquentes et toujours ces intrépides marins sont dévoués, sans souci des récompenses, qu’ils ne sont plus à compter.

Dernièrement, on pouvait lire dans les journaux le sauvetage des dix hommes d’équipage du trois-mâts français Joséphine-Henriette, le 25 Décembre 1892. C’est pourquoi la Société centrale des Naufragés attribuait le prix Méquet au canot Sainte-Marie, de l’Île de Sein, pour deux sauvetages accomplis le 16 Novembre et le 25 Décembre 1892. Une