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de l’île de sein

la roche, furent submergés en voulant attendre un de leurs camarades, remonté sur la roche après une chute à la mer provoquée par sa précipitation. Les marins qui montaient d’autres bateaux de secours eurent une peine infinie à repêcher les naufragés, car ils étaient éparpillés sur la mer, et plusieurs d’entre eux, entraînés par le courant, se trouvaient jusqu’à 200 mètres environ du rocher. En somme, on en fut quitte pour la peur, et on retournait le lendemain essayer un nouvel abordage. Qu’elle devait être grande l’occupation du surveillant, et grandes ses transes !

En Août 1865, l’Île a été soumise à une inondation dont les habitants ne se sont pas rendu compte ; quelque habitués qu’ils fussent à toutes les fureurs des tempêtes, ils ont cru, comme ils l’ont rapporté, leur dernière heure arrivée, quand la mer, passant par-dessus les rochers qui entourent l’Île, s’est précipitée dans les rues sinueuses et étroites, brisant tout sur son passage. Plusieurs maisons ont été détruites de fond en comble, d’autres fortement endommagées ; toutes ont été inondées, et les malheureux surpris par l’eau au milieu de leur sommeil, se réfugiaient sur les toits, dans le clocher.

Un semblable désastre se produisait dans les premières années du règne de Louis-Philippe, un raz de marée extraordinaire faillit tout détruire. Les habi-