Page:Boulay-Paty - La Bataille de Navarin, 1828, 2e éd.djvu/10

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Confondez à l’autel, dans vos chants d’espérance,
Les enfans d’Albion, de Russie et de France ;
Leur glaive cette fois ne vous a point trahis.
D’une palme immortelle ils ont paré leur tête ;
Dans ses hymnes de gloire, à son luth le poëte
Avec orgueil enfin peut nommer son pays !

Sombres chantres du Nord, aux monts couverts de neige !
Poëtes d’Albion que la tempête assiège !
Cygnes de ma patrie ! unissez vos concerts,
Chantez ! que votre Muse, en un vol Pindarique,
Déroule à l’avenir cette page héroïque,
Et que Navarin brille aux yeux de l’univers !

Triomphe, Grèce, ô toi que le présent décore
Autant que le passé ! triomphez, vous encore,
Liberté, Croix du ciel, touchante Humanité !
Navarin réunit vos saints droits dans l’histoire.
L’écho de Navarin, comme un grand bruit de gloire,
Retentira long-temps dans la postérité.