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Rome ! sur l’univers s’étendaient tes conquêtes ;
Les rois vaincus servaient d’ornement à tes fêtes,
Esclaves attelés aux chars triomphateurs ;
Et leurs fronts sans bandeaux, ô cité souveraine,
Revêtaient pour tes jeux, dans la sanglante arène,
Le casque des gladiateurs.

J’écoute… Non ! plus rien… Superbe Colysée,
Tout est mort ! tout se tait sous ta voûte brisée,
Et le lierre rampant tapisse tes vieux murs !
Seul, du bruit de ses pas troublant ton grand silence,
Le fils de l’étranger, d’un œil pensif, s’avance
Le long de tes arceaux obscurs.

Rome avait pris le nom de la ville éternelle !
Vingt couronnes formaient sa couronne immortelle !…
Et, déjà vieux, son front sous leur poids a faibli.
Quoi ! ta force est passée, et ton éclat expire,
Ô Rome ! et tu n’es plus qu’un cadavre d’empire
Qu’ensevelit le pâle oubli !