Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/305

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ger qu’il y avait à me porter garant de l’honneur d’Asdrubale.

Une seule question, du reste, me préoccupait. Pourquoi donc Nani, au reçu de ces insultes, s’était-il spontanément épanoui, au lieu de froncer les sourcils ? Ah ! tenez, je l’ai bien compris plus tard : car Councill, en somme, eût pu contester le pari, à la rigueur, alléguer son état d’ivresse manifeste, par exemple, au moment qu’il l’avait engagé, en faire matière à procès, à scandale… Au lieu que non seulement ce lord payait comptant, mais qu’il offrait en outre à son adversaire l’honorable éclat d’un duel, une réhabilitation d’avance, une arme contre tout soupçon. Nani allait recevoir ses 50,000 francs : voilà l’important. Puis il jouerait sa vie, mais quoi ! Vous verrez s’il était brave.