Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/43

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de même. Ils éprouvaient pourtant quelque dépit à constater la fougue toujours nouvelle d’Armand, sa jeunesse éveillée, son viril besoin d’indépendance, alors que cet ingrat petit Gilbert demeurait sans cesse inactif. Aussi ne se sentaient-ils pas loin de lui en vouloir, et s’ils ne lui disaient point comme jadis : « Regarde ton cousin : il sait ce qu’il veut ; toi, tu restes là comme un nigaud… », c’était par découragement, en vérité. C’était peut-être aussi par prudence, car le comte de Lorizon, faisant deux fois par semaine une grosse partie à son cercle, se ruinait là peu à peu, et ne se souciait guère dans ces conditions de subvenir aux plaisirs de son garçon. La pension qu’il lui allouait était dérisoire, et s’il consentait à certaines dépenses chez le