Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/59

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quait pas tant qu’aujourd’hui de mourir de faim. »

Puis, Gilbert lui ayant appris qu’il habitait naguère Chantilly : « Ah ! monsieur, s’écria le père Feuilleuse, les nobles jardins qu’il y a là, les fraîches eaux, les profondes allées ! Et quel souvenir j’ai gardé de la maison de Sylvie ! Ce pavillon caché parmi les arbres, avec sa terrasse élevée sur l’herbe, ses fenêtres derrière lesquelles on cherche encore quelle amante attend son tendre ami, m’est apparu comme tout parfumé, après trois siècles, du souvenir de Théophile. La duchesse de Montmorency, l’illustre Sylvie qu’il chanta, adorait son époux, sans doute, et fut vertueuse, j’en conviens. Mais si elle recueillit notre Théophile de Viau dans cet asile, si elle l’hébergea, le pen-