en 1625, et ne fut pas inhumée dans la sépulture des Derby, auprès de son mari.
En 1623, qui est l’année où parut la première édition (in-folio) de l’œuvre shakespearienne, Stanley laissa publier un air de danse dont il était l’auteur ; il était grand musicien, et qui a mieux parlé de la musique que l’auteur du Marchand de Venise ? Depuis quelque temps déjà, il pensait à se retirer du monde ; aussi bien, il avait toujours eu du goût pour la solitude et le marquait dès 1599. En 1626, il remit tout ce qu’il put de ses charges et dignités à son fils James, puis, comme un sage, ne gardant qu’une faible part de ses revenus, il s’installa dans son pays de prédilection, à Chester. C’est là qu’il mourut le 29 septembre 1642, léguant un fort beau revenu à l’organiste de sa ville favorite.
Ce bref résumé de la vie du VIe comte de Derby suffit à montrer qu’il correspondrait beaucoup mieux que Shakespeare, mieux même que Bacon et que Rutland, à l’idée qu’on peut se faire, d’après les pièces, de l’auteur du théâtre shakespearien. Je ne m’exagère pas la valeur de ces « concordances » ; il faut néanmoins en tenir compte. Assurément on reconnaît plus aisément William Stanley que William Shakespeare dans tous les personnages où l’on a coutume d’assurer (bien gratuitement, à mon sens) que le poète a voulu se peindre, et le mélancolique Jacques de Comme il vous plaira, ou le noble Prospero de la Tempête ressemble moins à l’histrion de Stratford qu’à l’ancien écolier d’Oxford, à l’amant de la solitude, à l’homme cultivé, au juriste, au voyageur, au passionné musicien que fut lord Derby.