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MERLIN L’ENCHANTEUR


XXIV


Ils arrivèrent au Val Périlleux, que l’on appela plus tard Val Sans Retour, quand Morgane l’eut enchanté de telle façon que nul chevalier n’y pût entrer sans s’y trouver retenu à danser, chanter et festoyer dans la plus agréable compagnie du monde ; et cela jusqu’à ce que vînt un fils de roi, qui n’eût jamais faussé ses amours et qui fût le meilleur chevalier de son temps.

, Merlin conduisit Artus à un trésor que le roi fit déterrer et qu’il envoya à Logres par tonneaux dans des charrettes. Et, dessous un chêne très vieux, on découvrit aussi, dans un coffre, quinze épées précieuses, admirablement trempées.

Artus et ses chevaliers, suivis des garçons qui menaient les sommiers portant le bagage, chevauchaient en armes tout le jour, car le pays était infesté de Saines. Un soir, comme il avait fait très chaud, ils se reposaient au frais sur l’herbe verte, à l’ombre des arbres, lorsqu’ils virent venir à eux une troupe de damoiseaux, tous beaux et bien vêtus, qui se tenaient par la main, et qui demandèrent aux premiers chevaliers qu’ils rencontrèrent où était le roi Artus.