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ARTUS ET LES DAMOISEAUX

— Voyez-le ci, mes enfants, entouré de ses prud’hommes, sous ce chêne, répondit Nascien. C’est le plus jeune d’eux tous.

Aussitôt les jouvenceaux furent devant le roi s’agenouiller.

— Sire, dit le plus grand, je viens à vous, avec mes frères et nos cousins et parents, comme à notre seigneur lige. Nous souhaitons tous de recevoir de vous l’ordre de chevalerie, et si cela vous agrée, nous vous servirons à toujours loyalement et fidèlement. Durant votre absence, ceux-ci ont défendu votre terre contre vos ennemis, comme si elle était leur, et ils ont souffert pour cela d’assez grandes peines ; si je veux que vous le sachiez, c’est qu’on peut dire à un prud’homme ce qu’on a fait pour lui, tandis qu’à un mauvais, c’est inutile : il n’en a point de gré.

Quand le roi Artus entendit le damoisel parler si sagement, il le prit par la main et le fit lever ainsi que les autres ; puis il lui demanda qui ils étaient.

— Sire, on m’appelle Gauvain et je suis fils du roi d’Orcanie, et ceux-ci sont mes frères Agravain, Guerrehès et Gaheriet. Ce petit gros est notre cousin Galessin, fils du roi Nantre de Garlot. Voici les deux Yvain, fils du roi Urien de Gorre. Ce grand et vigoureux damoisel est Dodinel, fils du roi Belinant de Norgalles. Et les autres sont gentilshommes, car voici Keu d’Es-