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JOSEPH D’ARIMATHIE

tiers et, comme l’un d’eux avait les trente deniers, il paya. Alors Judas leur expliqua comment ils pourraient prendre son Maître, et il leur recommanda de ne pas le confondre avec Jacques qui lui ressemblait beaucoup, pour ce qu’il était son cousin germain.

« — Mais, sire, comment reconnaîtrons-nous Jésus-Christ ? dirent-ils.

« Il répondit :

« — Celui que je baiserai, saisissez-le.

« Or Joseph d’Arimathie était à ce conseil, si bien qu’il entendit ces paroles et toute l’affaire, et il s’en chagrina très fort.

« Le jeudi suivant, Notre Sire Jésus-Christ vint chez Simon le lépreux avec Monseigneur Saint Jean Évangéliste, et, quand ils y furent, Judas le fit savoir aux ennemis de Dieu qui se précipitèrent à grande force dans la maison. Alors le félon baisa Jésus-Christ et, tandis que les méchants le saisissaient, il s’écria :

« — Tenez-le bien, car il est très fort !

« Ainsi fut pris Notre Sire. Le lendemain, les juifs le menèrent devant le bailli ; mais ils ne purent trouver nulle bonne raison pour établir qu’il devait recevoir la mort.

« — Que répondrai-je, leur dit Pilate, si messire Tiberius, l’empereur de Rome, me demande de justifier la mort de Jésus ?

« — Sur nous et sur nos enfants soit répandu son sang ! s’écrièrent les juifs.