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MERLIN L’ENCHANTEUR

pagnie de mes disciples. En souvenir de la Cène, tu dresseras une table et, les nappes mises, tu y placeras, au centre, le vase qui contient mon sang, que tu couvriras d’un linge. Tu t’asseoiras à la table et tu inviteras Josephé à s’asseoir à ta droite ; mais tu verras qu’il s’éloignera de toi de manière à laisser une place vide qui signifiera celle que Jésus-Christ occupa le jour de la Cène ; et elle demeurera vide jusqu’à ce que le Sauveur revienne la prendre, Lui-même ou bien celui qu’Il enverra. Convie ta parenté. Tu leur diras que s’ils ont bien cru au Père, au Fils et au Saint-Esprit, et observé les commandements, ils peuvent avoir part au repas. Sinon, ils ne pourront même s’approcher. »

« Ainsi fut fait et tout se passa comme la Voix l’avait dit : la table fut pleine, hors l’espace entre Joseph et Josephé. Et désormais ceux qui y purent avoir place chaque jour sentirent une douceur délicieuse et l’accomplissement de leur cœur ; mais les autres, qui étaient forcés de rester debout, n’éprouvaient rien que la faim : à quoi l’on connut qu’ils étaient les pécheurs.

« Or, parmi eux, il en était un, du nom de Moïse, faux, déloyal, décevant et luxurieux à merveille. Et il pleurait piteusement, jurant qu’il était sage et consciencieux, suppliant Joseph d’avoir pitié de lui et de permettre