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LE CHÂTEAU DES MARES

écho entra dans la salle du château, où Agravadain l’entendit.

— Mes armes ! cria-t-il.

Mais, durant qu’on l’en revêtait en hâte et qu’il enfourchait son haut destrier pommelé, trois fois encore le son parvint à ses oreilles : car le roi Bohor sonnait coup sur coup, craignant, tant le marais était large, qu’on ne l’ouït point au château. Le Sire des Mares, impatienté, parut sur la chaussée, l’écu au col et la lance au poing.

— Quelles gens êtes-vous ? cria-t-il.

— Sire, nous sommes des chevaliers qui vous demandons l’hospitalité pour cette nuit.

— À qui êtes-vous ?

— Nous tenons nos terres du roi Artus.

— En nom Dieu, vous avez un bon seigneur ! C’est le mien. Suivez-moi et soyez les bienvenu.

— Grand merci !

Ils s’en furent derrière le seigneur des Mares l’un après l’autre, car la chaussée était si étroite qu’on n’y eût pu chevaucher à deux de front. Leur hôte les conduisit à travers les cours jusqu’au logis, où des valets et des écuyers les vinrent aider à descendre ; puis, prenant Ban et Bohor par la main, il les fit entrer dans une chambre basse, et là, après qu’on les eut désarmés, vinrent trois pucelles qui leur mirent au col des manteaux d’écarlate fourrés d’her-