Page:Boulenger - Romans de la table ronde I.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
156
MERLIN L’ENCHANTEUR

vous est toute mon espérance ; je n’attends le bonheur que de vous. Puisque je vous aime ainsi, et que vous m’aimez, n’est-il droit que vous fassiez mes volontés et que je fasse les vôtres ?

— Ma dame, dit Merlin, à ma prochaine venue, je vous enseignerai ce que vous voulez.

Mais le conte maintenant se tait de lui et de Viviane et retourne au roi Artus et à ses compagnons.


XLV


Dès qu’il fut arrivé à Logres avec la reine Guenièvre, il fit crier qu’à la Noël il tiendrait une cour renforcée à Carduel, et que chacun y amenât ses vassaux et sa femme, ou son amie.

Au jour dit vinrent les chevaliers et les dames vêtus de leurs plus riches robes, et pour la première fois la reine, comme le roi, porta couronne. Quand les cloches sonnèrent à la grand-messe, on fut entendre l’office chanté par l’archevêque de Brice. Puis la cour revint en la salle du palais ou, les nappes mises, les barons prirent place, chacun selon son rang. Messire Gauvain, Keu le sénéchal, Lucan le bouteiller, messire Yvain le grand, Dodinel le sauvage, Sagremor, Yvain l’avoutre, Giflet servirent les rois et les reines, et quarante