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MORGANE

Lorsqu’ils ouïrent faire tous ces beaux vœux, les chevaliers et les dames qui étaient dans la salle furent très joyeux et satisfaits, jugeant que grand bien et honneur en adviendraient au royaume de Logres. Et c’est en ce temps que l’on commença de voir gravé çà et là sur les chemins, en lettres que personne ne pouvait effacer :


C’est le commencement des aventures par lesquelles le lion merveilleux sera pris. Un fils de roi les achèvera, chaste et le meilleur chevalier du monde.


XLVII


Le soir de ce beau jour, quand les chevaliers et les dames furent retournés en leurs logis, Guyomar, le cousin de la reine, demeura à causer avec Morgane dans une pièce basse du palais.

C’était la sœur du roi Artus. Elle était fort gaie et enjouée, et chantait très plaisamment ; d’ailleurs brune de visage, mais bien en chair, ni trop grasse ni trop maigre, de belles mains, des épaules parfaites, la peau plus douce que la soie, avenante de manières, longue et droite de corps, bref charmante à miracle ; avec cela, la femme