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Page:Boulenger - Romans de la table ronde I.djvu/204

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MERLIN L’ENCHANTEUR

aider et secourir les dames, et de les saluer quand vous les rencontrerez.

— Je le jure sur ma foi, de bon cœur.

— Eh bien, je prends votre serment ; mais sachez que si vous y manquez jamais vous reviendrez en l’état où vous êtes présentement.

Et comme elle disait ces mots, messire Gauvain sentit ses membres s’allonger, les courroies dont il avait lié son haubert et ses chausses rompirent, et il reprit sa forme première. Aussitôt, il descendit de son destrier et s’agenouilla devant la demoiselle en lui disant qu’il serait son chevalier désormais. Dont elle le remercia en le relevant par la main. Après quoi tous se séparèrent en se recommandant à Dieu.


LVI


Messire Gauvain arriva à Carduel en même temps que les chevaliers qui étaient partis en sa compagnie pour quêter Merlin, et qui revenaient comme lui après un an et un jour. Le roi les reçut à grande joie, et tous dirent leurs aventures dont les barons s’émerveillèrent beaucoup. Quand vint le tour de monseigneur Gauvain, le roi fut très dolent d’apprendre l’enserrement de Merlin, mais joyeux de savoir comment son