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PRISE DE TRÉBE

roi qui ne savait lequel de ses hommes y avait mis le feu. Banin et les trois sergents repoussèrent tous les assauts pendant quatre jours. Le cinquième, le roi fit dresser une perrière, mais elle eut beau battre le donjon à coups de pierres, les murs résistèrent et jamais les assiégés n’eussent été pris s’ils avaient eu de quoi boire et manger. Malheureusement, ils ne tardèrent pas à manquer de vivres. Une nuit, ils capturèrent une hulotte dans un trou, et ils s’en réjouirent fort, car les coups de la perrière sur les murs en avaient chassé tous les oiseaux. Mais enfin le moment vint où il fallut penser à se rendre. Chaque jour, le roi Claudas, qu’émerveillait la prouesse de Banin, lui criait :

— Rends-toi, Banin ! Tu ne peux plus tenir ! Je te donnerai château, armes et les moyens d’aller où tu voudras, s’il ne te plait de rester avec moi, car, pour la grande prouesse et la loyauté qui sont en toi, je t’aime plus que chevalier que j’aie connu.

— Sire, répondit enfin Banin, j’ai pris conseil de mes compagnons, et nous avons décidé de vous livrer la tour. Mais vous nous donnerez quatre bons chevaux et nous laisserez aller à notre guise.

Sur-le-champ, Claudas fit apporter les reliques et jura ce que voulait Banin. Ainsi entra-t-il dans le donjon et se trouva maître de toute la terre de Benoïc. Mais le conte retourne