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LANCELOT ET SON MAITRE

qui soient au monde : prenez-en un, et que Dieu vous donne croissance et amendement !

L’enfant, ravi, accepta l’offre de bonne grâce.

— Donnez-moi le meilleur ! demanda-t-il.

Et tirant le chien par la chaîne, il s’en fut de son côté.


X


Peu après, il trouva son maître et trois de ses compagnons qui le cherchaient et qui s’étonnèrent fort de le voir revenir à pied, chassant devant lui un maigre roussin, tenant deux chiens en laisse, son arc au col, son carquois à la ceinture.

— Qu’avez-vous fait de votre cheval ? demanda le maître.

— Je l’ai perdu.

— Et celui-ci, où le prîtes-vous ?

— On me l’a donné.

— Par la foi que vous devez à madame, dites la vérité !

L’enfant, qui ne se fût parjuré légèrement, conta ce qui lui était arrivé.

— Comment ! s’écria le maître, vous avez donné votre cheval sans mon congé, et la venaison de madame ?

— Maître, dit Lancelot, ne vous fâchez pas.