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MERLIN L’ENCHANTEUR

nef qui le conduisit à Douvres, et de là Sagremor gagna Logres, passant à travers l’armée des Saines grâce au secours que lui donnèrent les enfants du roi Lot, du roi Urien, du roi Belinant et les autres damoiseaux, Et comment il le fit, Merlin le conta à Artus, à Ban et à Bohor.

— Sachez maintenant que vous aurez encore assez de besogne, ajouta-t-il, car les Saines mécréants font rude guerre au royaume de Logres. Le roi Rion les mène, qui défit vingt-cinq rois couronnés. De leurs barbes, il a fourré son manteau, et il a juré d’avoir les vôtres. Les païens sont si nombreux qu’à peine les saurait-on compter. Ils ravagent les terres des onze princes rebelles, qui tiennent péniblement contre eux dans leurs châteaux.

— Bel ami, dit Ban de Benoïc, prenez pitié de leurs fiefs, car je sais bien que, si vous leur manquez, ils perdront tout, et ce sera au grand dommage du royaume de Logres.

— Ils ne seront pas détruits, dit Merlin.

Là-dessus, il disparut.


XXI


Il s’en fut en la forêt de Brocéliande, qui était la plus agréable du monde, haute, sonore, belle à chasser et pleine de biches, de cerfs et de daims.