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MESSAGE DE LA REINE

— Sire, s’il y était, vous n’iriez pas aisément vous-même : on ne pénètre dans ce pays-là que par deux ponts, défendus chacun par un chevalier. Voilà tout ce que je puis vous dire.

Et le valet prit congé.

Peu après il parvint à Logres, où la reine lui fit grande fête quand elle sut qu’il était cousin germain de Lancelot et neveu du roi Ban de Benoïc. Et, en même temps que lui, la nouvelle arriva que les Saines et les Irois étaient entrés en Écosse où ils gâtaient tout le pays. Sur-le-champ, le roi Artus envoya des messagers à ses barons afin qu’ils se rendissent dans la quinzaine aux plaines sous la Roche aux Saines. Alors la reine pria Lionel de dire à Lancelot qu’il s’y trouvât avec Galehaut, mais secrètement ; et, afin qu’elle pût reconnaître son ami, elle lui manda de porter à son heaume une manche de soie vermeille, qu’elle remit au valet pour lui, et de prendre un écu à bande blanche ; en outre, elle lui envoya en présent le fermail qu’elle avait au cou, sa ceinture, son aumônière et un riche peigne dont les dents étaient pleines de ses cheveux. Chargé de tout cela, Lionel se remit en route. Mais le conte ne dit plus rien de lui à présent, et retourne à parler de monseigneur Gauvain.