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GALEHAUT SIRE DES ÎLES LOINTAINES

sages clercs qu’il pourrait trouver, car il en avait très grand besoin pour déchiffrer son rêve, et, appelant Lionel, il le chargea de la porter.

Le lendemain, les deux compagnons se remirent en chemin et ils allèrent tant que, le jour suivant, ils parvinrent à dix lieues d’Allentive. Et là Galehaut vit venir à sa rencontre son sénéchal, qui était loyal et preux et son parent éloigné. Il courut l’embrasser ; mais l’autre faisait bien triste mine.

— Ai-je donc perdu quelqu’un de mes compagnons ? demanda Galehaut.

— Nenni, sire, Dieu merci ! Mais dans le royaume de Sorelois il ne reste plus une forteresse : toutes, elles se sont écroulées le même jour.

Alors Galehaut hocha la tête en souriant.

— Ami, jusqu’ici je vous avais tenu pour sage. Comment avez-vous pu penser qu’aucune perte m’attristât, si ce n’est celle d’un ami ?

Mais le conte se tait maintenant de lui et de Lancelot, voulant reprendre le propos du roi Artus qu’il a laissé depuis longtemps.


XXIII


Quand Lionel fut parti pour faire son message, il chevaucha tant sur son roussin qu’il