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Page:Boulenger - Romans de la table ronde II, 1923.djvu/212

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GALEHAUT SIRE DES ÎLES LOINTAINES

nièvre lui faisait boire du philtre, si bien qu’il finit par lui promettre de la reconnaître pour reine, pourvu que les barons de Carmélide témoignassent devant ceux de Bretagne qu’elle était bien la fille du roi Léodagan. Ce qu’elle accepta sans crainte parce que, chaque jour, Bertolai travaillait à persuader à ceux du pays qu’elle était leur vraie dame.

Par l’ordre du roi, les deux veneurs qui avaient été pris avec lui furent donc envoyés à monseigneur Gauvain, et d’autres messagers furent adressés aux chevaliers de Carmélide, pour convoquer les deux baronnages à Bedingran, le jour de l’Ascension. En attendant, le roi s’en alla chevaucher par son royaume de Carmélide, où les barons lui firent grande joie et l’honorèrent de leur mieux, car il n’était jamais revenu en leur contrée depuis son mariage. Et la fausse Guenièvre, qu’il traitait comme sa femme épousée, fut bien honorée aussi : ils croyaient vraiment qu’elle était leur dame, et ce n’était pas merveille quand le roi lui-même s’y accordait.


XXXI


Lorsque les deux baronnages furent assemblés à Bedingran, le roi prit la parole :