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GALEHAUT SIRE DES ÎLES LOINTAINES

pour vil qu’il soit, qui ne puisse être pardonné quand on s’en repent.

Alors elle lui confessa toute sa trahison d’un bout à l’autre et sans en rien cacher.

— Dame, dit le prud’homme, je vous donnerai une pénitence très légère au corps et très profitable à l’âme. Vous répéterez devant le roi et tous les barons ce que vous venez de me dire, et comment vous avez fait boire un philtre à monseigneur pour qu’il s’éprît de vous. Et ce sera honte au diable et honneur à Dieu.

Ainsi fit-elle. Et lorsqu’il entendit tout cela, le roi se signa plusieurs fois ; puis il demanda à ses barons quelle justice il convenait de faire de la fausse Guenièvre et de Bertolai le vieil, qui avaient bâti cette trahison. Tel fut d’avis qu’il fallait les brûler ; tel, les traîner ; mais frère Amustant conseilla de les enfermer dans un vieil hôpital, proche Bedingran. Et ils moururent là peu après.


XXXV


Cependant la reine Guenièvre, après le combat, s’était retirée en Sorelois, où Galehaut, avec la permission du roi, lui avait offert asile. Quand elle apprit que la fausse reine avait tout