Page:Boulenger - Romans de la table ronde II, 1923.djvu/227

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
217
GALESSIN, DUC DE CLARENCE

mort. Et le roi décida qu’il tiendrait, le jour de la Pentecôte, la plus riche et la plus joyeuse cour de sa vie, et à Londres, afin que ceux de Gaule, de Petite Bretagne, d’Écosse, d’Irlande, de Cornouailles, et de maintes autres terres pussent s’y rendre.


XXXVI


Ce jour-là, après la messe, les tables furent mises dans les pavillons et les tentes que le roi avait fait dresser sur les bords de la Tamise, car il ne se fût pas trouvé de salles assez grandes pour abriter autant de monde qu’il en hébergea. Et après le manger, qui fut plus beau qu’on ne saurait dire, Galessin, duc de Glarence, fit grande joie à monseigneur Gauvain, son cousin, qu’il n’avait pas vu depuis longtemps. Il était fils du roi Nantre de Garlot, neveu du roi Artus, et bien fourni de corps et de membres, quoique petit et épais. Messire Gauvain et Lancelot du Lac furent avec lui se promener dans la forêt voisine, et, quand ils eurent assez marché, ils s’assirent tous trois sur un tapis d’herbe verdoyante et menue, à l’ombre d’un haut chêne feuillu.

Tandis qu’ils causaient, un écuyer vint à passer, qui arrêta son cheval et les regarda avec