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SARAIDE LA PUCELLE

valiers errants. Tandis que les valets mettaient les coffres dans la garde-robe et les chevaux à l’étable, l’hôte appelait sa fille, et la pucelle emmena le blanc chevalier dans une chambre, où, avec l’aide de sa mère, elle le désarma, lui lava le visage et le cou, et l’essuya avec une blanche serviette bien ouvrée. Puis il revêtit une robe très riche, qu’un de ses écuyers lui apporta ; après quoi la pucelle le prit par la main et le mena dans la salle. Une demoiselle magnifiquement parée y était assise, et, à la lueur des cierges dont, la salle était, illuminée, le chevalier reconnut Saraide, l’une des pucelles de la Dame du Lac.

— Ha, belle douce demoiselle, soyez la bienvenue entre toutes ! Comment va ma bonne Dame ?

— Très bien, répondit-elle.

Et le tirant à part :

— C’est elle qui m’envoie vous dire que demain vous connaîtrez votre nom et celui de votre père et de votre mère. Au-dessus de ce bourg s’élève un fier et orgueilleux château qu’on appelle la Douloureuse Garde, parce que nul chevalier errant ne s’y est jamais présenté qui n’y ait été tué ou pris. Et ce feu brûle chaque nuit pour en attirer, car les gens d’ici espèrent qu’enfin viendra celui qui mettra l’aventure à fin et les délivrera. La forteresse a deux murailles, chacune percée d’une porte que