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LE CHÂTEAU AVENTUREUX

deux épées, que messire Gauvain serait celui-là, car il est de grand renom. Puisqu’il y a failli, qui devrai-je maintenant chercher ?

Ce disant, il replaça avec soin les deux tronçons dans le fourreau.

— Comment vous appelle-t-on ? lui demanda Hector des Mares.

— J’ai nom Héliézer, fils du roi Pellès.

Là-dessus, il se remit à cheval et s’éloigna, après avoir recommandé à Dieu monseigneur Gauvain et ses compagnons, lesquels résolurent de se séparer afin d’augmenter leurs chances de trouver celui qu’ils cherchaient. Ayant ôté leurs heaumes, ils s’entre-baisèrent ; puis chacun tira de son côté.


X


Durant vingt jours, dit le conte, messire Gauvain chevaucha seul et à vive allure, de manière qu’il parvint jusque dans la marche des Saines. Cependant il accomplit maintes prouesses ; mais il songeait toujours qu’il n’avait pu réunir les deux tronçons de l’épée, et vainement il demandait partout des nouvelles de Lancelot.

Un soir, il s’hébergea dans un château dont la dame lui fit grand accueil lorsqu’elle sut qui il était.