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PASTOURELLE DE LA BELLE AIELO
Lors, j’entends à grande joie
Chanter la belle Aielot :
— « Dorenlot, j’aim’bien Guyot,
Tout mon cœur à lui s’octroie. »
De plaisir rit la méchine,
Quand de Guyot lui souvient.
Je lui dis : « Pucelle fine,
Dieu vous sauve, qui tout tient !
Votre amour, donnez-le-moi ;
Si voulez que vôtre sois,
Vous aurez ceinture en soie.
Or, laissez ce vilain sot,
— Dorenlot, le sot Guyot
Qui ne sait vous faire joie ! »
« Sire, m’avez attaquée,
Mais vous avez peu conquis.
Mainte en avez-vous priée :
Vous n’y avez guère appris.
Passez, sire chevalier !
Le cœur n’est pas si léger
Qu’on le perde à la parole.
Tel baise femme et accole
Qui ne l’aime tant ni quand.
— Dorenlot, allez-vous-en,
Jà ne me trouverez folle ! »