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LE CHEVALIER À LA CHARRETTE

Et là-dessus, voici venir monseigneur Gauvain suivi de ses deux valets, dont l’un portait son écu et l’autre tenait son heaume et menait un destrier en main. Et à son tour messire Gauvain demanda au nain s’il avait nouvelles de la reine ; et le nain lui répondit que, s’il voulait monter dans la charrette, il la lui montrerait demain au matin.

— S’il plaît à Dieu, jamais je ne serai charretier, dit messire Gauvain. Sire chevalier, afin qu’une plus grande honte ne vous advienne, prenez ce cheval qui est très bon, car je gage que vous vous saurez mieux aider d’un cheval que d’une charrette.

— Il ne le fera point, dit le nain, car il s’est engagé à demeurer ici tout le jour.

Messire Gauvain n’osa pas insister, mais il fit route avec eux. Et ils allèrent ainsi jusqu’au soir, qu’ils parvinrent devant une belle et forte cité, à l’orée d’une forêt.


IV


Quand les gens de la ville virent le chevalier que le nain amenait, ils lui demandèrent en quoi il avait forfait. Mais il ne daigna répondre ; alors petits et grands, vieillards et enfants, tous