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LE CHEVALIER À LA CHARRETTE

mais que c’était le meilleur parmi les bons. Alors elle interrogea l’étranger.

— Demoiselle, fit-il, je suis un chevalier charretté.

— C’est grand dommage. Mais, bien que je vous aie fait des reproches, je ne dois pas vous manquer à la fin. Il y a ici de beaux et bons chevaux : choisissez le meilleur que vous pourrez trouver, et la lance que vous voudrez.

— Demoiselle, grand merci, dit messire Gauvain, mais il ne recevra son destrier de nul autre que moi, tant que j’en aurai, et j’en ai deux bons et beaux, il en montera un, mais il prendra la lance que vous lui offrez, s’il ne préfère la mienne.

Sur ce, les chevaux amenés, l’étranger enfourcha l’un, messire Gauvain l’autre, et tous deux prirent congé après avoir recommandé la demoiselle à Dieu.


V


Or si vous demandez comment s’appelait le chevalier inconnu, je peux bien dire que c’était messire Lancelot du Lac. En sortant du Sorelois, il était si dolent de n’avoir pu trouver Galehaut et si chagrin de se croire oublié de la