restait, et s’en fut après avoir recommandé la demoiselle à Dieu.
XLVII
Or, lorsque revint le chevalier du pavillon, qui avait nom l’Orgueilleux de la Lande, il aperçut les traces du cheval de Perceval, puis il trouva sa mie pleurant.
— Demoiselle, demanda-t-il, un chevalier est venu ici. Quel est-il ? Dites-le-moi, sans rien cacher.
— Un chevalier ? Non, sire, sur ma foi ! mais un valet gallois, lourd, malgracieux et sot, qui a bu de votre vin et mangé de vos pâtés ce qui lui a plu.
— Et c’est pour cela, belle, que vous menez si grand deuil ? Eût-il tout bu et tout mangé, il n’y aurait point là de quoi pleurer !
— Il a fait pis ! Il m’a pris mon anneau et l’a emporté. J’aimerais tout autant qu’il m’eût tuée !
— Ha ! je crains bien qu’il n’ait fait pis encore ! Dites la vérité.
— Sire, il est vrai qu’il me prit un baiser.
— Un baiser ?
— Oui, je dis bien, mais ce fut de force et contre mon gré.
Là-dessus, l’Orgueilleux se mit en colère.