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L’ORGUEILLEUX DE LA LANDE

— Croyez-vous que l’on ne vous connaît pas ? Je ne suis pas si borgne que je n’aperçoive votre fausseté. Sachez que votre cheval ne mangera pas d’avoine, et qu’il n’aura pas de fer nouveau tant que je ne me serai pas vengé ; s’il meurt, vous suivrez à pied ! Et jamais ne seront renouvelés les habits dont vous êtes vêtue avant que j’aie coupé la tête de ce larron.

Ayant dit, tandis que la demoiselle pleurait plus fort, il s’assit et mangea ce que Perceval avait laissé ; puis il partit sur les traces du valet, avec son amie. Mais le conte cesse maintenant de parler d’eux et de Perceval pour deviser du roi Artus.


XLVIII


Quand il débarqua en Grande Bretagne, après avoir vaincu Claudas de la Déserte, le roi manda par toutes ses terres qu’il voulait tenir à la Pentecôte, la semaine suivante, la cour la plus grande et la plus plénière qu’on eût jamais vue. Et la nouvelle courut tant par l’Écosse, l’Irlande et les îles de la mer qu’elle vint au Château aventureux où la fille du roi Pellès demanda à son père la permission de se rendre à cette cour, car elle aimait Lancelot, dont elle avait eu son fils Galaad, autant que femme peut