Page:Boulenger - Romans de la table ronde III, 1922.djvu/53

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
47
DISPARITION DE LANCELOT

monseigneur Gauvain, accompagné de quarante chevaliers.

XVI

Or, quelques jours plus tard, messire Gauvain lui-même arrivait à la cour du roi Baudemagu, ramenant les gens de Lancelot. Quand la reine vit son neveu, sa joie fut bien grande, mais plus grand encore son deuil quand elle apprit que son ami était perdu. Gauvain conta comment il avait franchi le pont Sous l’Eau en grand péril de se noyer vilainement, et comment, pour ce que le cœur lui tournait de l’eau qu’il avait bue, il avait défait à grand’peine le chevalier qui gardait le passage ; puis comment il avait rencontré les compagnons de Lancelot, qui les avait quittés la veille, conduit par un nain, en leur commandant de l’attendre ; et comment il l’avait cherché vainement avec eux. La reine s’efforçait de faire bon visage, mais le plus fol eût pu voir qu’à peine avait-elle le cœur de l’écouter. Quant au roi, qui était, très preux, il promit de se mettre lui-même en quête de Lancelot, et dès le lendemain. Messire Gauvain et Keu le sénéchal dirent qu’ils l’accompagneraient.

Mais, après le manger, un valet entra dans la