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I


Le conte dit que, lorsqu’il eut fait justice de Méléagant, Lancelot demeura quelque temps à la cour, où il n’est joie et plaisir qu’il n’obtint de la reine sa mie. On lui apprit comment Bohor était arrivé et les prouesses qu’il avait faites contre cinq des meilleurs de la Table ronde ; puis comment le roi, la reine et tous les chevaliers étaient montés dans la charrette. Il en sourit de plaisir.

— Beau cousin, dit-il à Bohor, n’ayez pas si bien commencé pour laisser désormais toute chevalerie ; mais gardez, pour l’amour de moi, qu’aucune dame ou demoiselle requière jamais votre aide sans l’obtenir.

Personne n’avait osé lui annoncer la mort de Galehaut : aussi pensait-il que son ami était retourné dans sa terre.

— Dame, dit-il un jour à la reine, il me faut aller aux Iles lointaines : quand je saurai des nouvelles de mon compagnon, j’aurai le cœur plus joyeux.

Ah ! peu s’en fallut qu’elle ne lui avouât la vérité ! Mais elle songeait au chagrin qu’il aurait