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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

qu’on avait surnommé le pauvre de M. de Montmorency. » En réalité, je ne crois pas beaucoup que ce soit Marceline qui ait tenu à refuser la pension : elle avait ses enfants, à peine de quoi vivre, et elle était modeste, humble même comme dit Sainte-Beuve. Mais son mari était là, qui veillait. Il avait tout à fait la manière noble de « l’illustre Delobelle » ce Valmore : il me semble l’entendre déclarer, par une expression qu’il chérissait, que sa

« dignité d’homme » lui interdisait d’accepter une aumône déguisée. D’autre part, M. de Latouche encourageait en sous-main à décliner le secours, et l’innocent ménage l’écoutait comme un oraclo, à ce moment… Bref, Marceline se laissa persuader, et, pour remercier son conseiller, elle décida, d’accord avec son époux, qu’elle lui ferait don de son portrait (1)

Vraiment, on ne peut s’empechor de remarquer ici quo l’infortuné Valmore choisissait là une malheureuse façon de témoigner sa reconnaissance. Mais Latouche se comportait comme son meilleur ami et travaillait à le faire entrer (1) Voyez plus loin la lettre du 26 février 1810.