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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

plus de pitié que de jalousie. Pourtant, neuf ans plus tôt, il fallait encore qu’elle s’occupât à le rassurer : « Aime-moi sans nuage, avec la confiance du cour au cour, et compte sur moi jusqu’au dernier soupir de la vie que je t’ai donnée (1). » Et si Valmore éprouvait ainsi des inquiétudes en 1837, que n’avait-il

pas dù ressentir vingt ans plus tôt, le pauvre homme, quand, l’année même qu’elle lui donnait un enfant, sa femme lui donnait aussi, en publiant la première édition de ses poésies, le plus éclatant témoignage de son amour pour un autre (1818) ? Non, vraiment il ne fait pas figure d’un mari résigné, ce Valmore. J’avoue donc que je ne crois pas du tout qu’il savait les relations anciennes de sa femme avec ce Latouche, qu’il accueillait et dont il acceptait les services. Et c’est tant pis pour Marceline. Car maintenant, il nous faut admettre qu’après un an de mariage (1819), elle éprouve le désir dintroduire Latouche à son foyer ; alors elle ioue toute une comédie : elle feint d’entrer (1) 30 juin 1837. Cf. une lettre du 03 juin 1839 Rivière, l pages 157-158).