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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

« 25 juillet 1835. –… Il ne m’est arrivé nulle part en ma vie de passer une nuit pareille à celle qui m’a amenée ici. J’ai pensé y mourir. Nous étions à huit dans l’intéricur, Inès (1) ct mes deux paniers sur les genoux, une femme du pemple étendue sur mon épaule, des arrosoirs, des balles de savon, six chapeaux pendus aux filets, des parapluies et des jambes de géant partout, quinze personnes sur l’impériale ; enfin j’ai élé forcée de descendre et de faire autant de chemin que possible à pied pour ne pas étoufler dans cet étroit cabanon. Sois tranquille ! pour le retour je prendrai le coupé. » ( ?) Et aussitôt arrivée à Paris, Marceline commence ses démarches. On rencontre dans toutes les antichambres son turban de cachemire et sa douillette fourrée d’her(1) Sa seconde fille, qui avait alors dis ans. (2) D’ailleurs Marceline préférait encore la diligence au chenuin de fer, quelque lents et difliciles qu’y fussent les voyages. Il faut dire que beaucoup de gens étaient alors de son avis : cela passait presque pour un acte de bravoure que de confier sa vie à une locomotive. Voici ce que Marceline écrit à Vw Branchu, le 16 avril 1814 :

  • Augier me dit que l’on peut aller à Orléans autrement

que par le chemin de fer, ce qui m’a causé beaucoup de joie. J’irai ainsi, car je n’aime pas ce chemin brutal, que je te conjure de ne jamais prendre. Tu peux lire dans tous les journaux les accidens funestes dont il est la cause. Ce n’est pas du courage que de les braver, chère seur, c’est de la témérité… >>