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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

sance divine qui ait pu me faire découvrir ce que j’ai appris à temps ! » « 30 août 1839. — Déjà tu possèdes un tiers de ton trésor (Ondine)… Je te recommande surtout de ne lui faire aucune question sur l’homme dont je l’ai parlé : tu détruirais ainsi l’ignorance profonde où je veux la laisser de ce que j’ai appris et tu éveillerais une curiosité dangereuse chez une jeune fille quand elle soupçonne que l’on s’occupe d’elle (1). Le vice, à des yeux purs prend la forme de l’amour, et l’amour est déjà fort dangereux… J’ai tout ménagé, tout déjoué, sans justifier le ressentiment de personne… Mais je n’ai entendu parler de rien depuis assez longtemps pour respirer de la contrainte que je me suis promise d’observer, si l’on revient. >>

Je pense qu’on ne revint guère. Je lis encore, dans une lettre du 22 octobre : « Il est venu une fois frapper et sonner longtemps, mais Inès qui l’avait vu du balcon n’a pas ouvert. C’est après cette tentative qu’il a écrit à la petite dame (2) une lettre de fureur. Mais tout est calmé jusqu’à nouvel ordre. » Imagine-t-on ces deux femmes, la mère et la fille, tremblantes dans leur appar(1) Je crois que Marcelinc s’abusait un peu sur l’ignorance de sa fille, qui était des plus raisonnables. (2) Sa maitresse.