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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

laisser en nourrice à Lyon (1) ; de plus, son mari gagnait à ce moment assez d’argent pour que la famille pût vivre. Mais, dans l’existence de Marceline, ce n’est là qu’un court instant de répit ; mariée à un pauvre acteur de province, il lui faut en effet passer sans cesse de théâtre en théâtre, au hasard des engagements et à la merci des faillites : dès le 16 mai 1824, nous la trouvons à Lyon avec son mari, qui n’y fait qu’un début honnête » et une a impression médiocre » (2) ; huit mois plus tard, elle est déjà de retour à Bordeaux (3)… Et pendant trente années, il lui faudra errer ainsi à travers la France, larmoyante et pitoyable, toujours inquiète de l’avenir, toujours incertaine du lendemain. Au moins à cette époque (1825), Valmore a-t-il encore du goût pour son métier : il croit en lui-même, el Marcelinc y croit aussi : « Je vous assure, écrit-elle (4), que sans être un Fleury, il a des qualités essentielles, un ton parfait et très rare et un (1) Lettre à Jars, 18 août 1823 (Pougin, page 143). (2) Journal de Lyon, cité par Bleton, loc. cit. (3) A son oncle C. Desbordes, 24 janvier 1825. (Catalogue Charavay, juin 1898.) (4) Idem.