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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

« M. Alibert, qui soignait ma santé devenue fort frêle, me conscilla d’écrire, comme un moyen de guérison, n’en connaissant pas d’autre. —— J’ai essayé sans avoir rien lu, ni rien appris, ce qui me causait une fatigue pénible pour trouver des mots à mes pensées.

Voilà sans doute la canse de l’embarras ct de l’obscurité qu’on me proche, mais que je ne pourrais pas corriger moi-même, etc. » (1)

— reJ’avoue

que je n’ai point le courage d’en vouloir à Marceline quand elle embellit la vérité : c’est pure naïveté peut-être ; et aussi bien, peut-on demander à un poète romantique de ne prêter au premier et au plus cher de ses héros, qui est lui-même, que des facultés médiocres et une âme ordinaire ? Pourtant il faut le dire : on a de très bonnes raisons de croire que, si Marceline dut renoncer à chanter au théâtre, ce n’est pas seulement parce que sa voix la faisait pleurer, attendu qu’elle l’avait perdue à la suite de ses couches, et ajouter que sa vocation poétique ne s’est pas révélée si brusquement qu’elle le dit. On a conservé une lettre où Monvel, le fameux acteur, assure —

(1) Lettre à Sainte-Beuve, Portraits contemporains, II, page 100, note.