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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

32 ! ranger toutes ses poésies sous ces trois étiquettes. Dans

ses premiers recueils (1819, 1820, 1822, 1825, 1830), son unique thème, c’est son amour, et toutes les pièces qui les composent sont en réalité des élégies, aussi bien les « romances » que les « idylles ». Sans cessc Marceline revient sur sa triste histoire, que nous avons contée d’après ces recueils mêmes ; elle n’en célèbre que les circonstances, et je ne prétends pas que cette éternelle plainte d’une femme délaissée, résignée et gómissanle ne devienne un peu monotone à la longue. Car Marceline ne maudit, ne lutte, ne déteste jamais – et, pour le dire en passant, la détressc résignée, l’attente soumise et humble, tous ces sentiments qu’elle chantc ct qui forment le fonds et la source mêmes de sa poésie sont si exclusivement féminins qu’ils suffiraient sans doute à rendre ridicule à jamais un poète male. Donc, Marceline ne se révolte jamais, mais elle pleure et se lamente toujours. Pas une seule fois cette jeune héroïne qui parle dans ses livres ne se laisse imaginer heureuse ou souriante, fût-ce un court instant, au plus beau temps de sa