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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

3 : 26 MARCELINE DESBORDES —VALMORE liaison ; pour elle, tout se traduit par des larmes ; amour et chagrin sont synonymes ; pour exprimer : « J’aimais », elle dit : « Je pleurais »

J’ai vécu d’aimer, j’ai doue vécu de larmes… (1) Il m’a beaucoup aimée, il a bu de mes larmes… (2) Mais quoi ! songez que, pour un esprit romantique, il n’est rien de plus noble, de plus sublime, bref de plus distingué que le malheur : de la tant de gémissements dans cette littérature. Faut-il donc reprocher à Mme Desbordes-Valmore de s’écouter pleurer avec complaisance ? Sans doute, telle l’Enfant du Siècle, elle n’est pas sans tirer vanité de sa blessure ; elle aussi, elle porte un peu son cour en écharpe ; mais c’est, si l’on peut dire, une mode du temps. Or, elle ne gémit point que dans ses vers ; lisez cette immense plainte en neuf cents versets, qu’est sa correspondance : il ne se trouve pas, dans un tel nombre de (1) III, 232

(2) II, 196.