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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

Il paraît, en effet, qu’elle ne marchandait pas son concours aux représentations de bienfaisance, mais elle ne passait pas pour si « sensible épouse » que « tendre mère », de quoi elle avait plusieurs raisons, dont la plus péremptoire était que Branchu manquait des plus élémentaires qualités conjugales (il mourut fou). Elle cut beaucoup d’autres « malheurs domestiques », assurent ses biographes sans préciser autrement. Je connais une lettre inédite où elle se plaint que ses ennemis aillent racontant partout que son service à l’Opéra est « peu actif », et cela dans le moment qu’elle vient de perdre un fils et où son mari se trouve dans un état désespéré : « Pourrait-on me faire un crime d’avoir cédé à la voix de la nature ? Peut-on m’accuser de négligence quand je passais les nuils dans les larmes ? Les sociélaires ont-ils forcé Mlle Mars à jouer la comédie sur les cendres de sa fille ? » Comme vous voyez, Caroline Branchu ne craignait pas l’éloquence dans sa correspondance familière. Mais elle avait « un très bon cæur », et c’était assez pour que Marceline l’aimat de tout le sien. Pourtant