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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

« Nous nous regardions avec épouvante (ma mère et moi], comme si nous ne nous reconnaissions plus ; elle me serrait le bras, elle me collait contre elle à chaque roulis de cette maison mouvante, fragile et inconnue, dont les mouvements la faisaient malade à la mort. » Il est probable que Marceline ne se souvenait plus de cette terrible époque de sa vie que comme d’un mauvais rêre, et qu’elle n’en distinguait plus les détails qu’à travers un voile de souffrance. La petite actrice meurtrie et misérable de 1801 « allait devant elle, serrée contre sa mère. Elle ne parlait ni ne pleurait plus » (1). Bref, elle ne songeait nullement à la littérature. Or,

tandis que Catherine Desbordes, revant à la fortune du cousin d’Amérique, voguait avec sa fille vers la Guadeloupe, la colonie était en pleine révolution. Le 21 octobre 1801 les hommes de couleur s’étaient soulevés à la Pointe-à-Pitre et avaient embarqué de force le gouverneur Lacrosse pour la France. Un gouvernement provisoire, composé de quelques subordonnés de TI) Note dejà citée.