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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

Lacrosse, ne parvenait qu’à grand’peine à maintenir un semblant d’ordre dans les villes. Les nègres tenaient la campagne, brûlaient les habitations, dévastaient les champs, égorgeaient les blancs en signe de joic, exactement comme ils avaient fait aux premiers temps de la proclamation de leur liberté afin de marquer combien ils en étaient dignes (1). Quand Marceline et sa mère débarquèrent à la Pointe-à-Pitre, le negre Duvictor, s’étant installé en qualité de commissaire général de police, favorisait les désordres de son mieux ; un autre negre était capitaine du port. Les soldats, noirs pour la plupart, pillaient, violaient, incendiaicnt dans les faubourgs. Et le plus terrible, c’est que le cousin avait disparu… Les deux femmes se trouvèrent donc seules, sans argent, dans un pays en révolution, où elles ne connaissaient personne, où tout les étonnait, où tout les terrifiait. Bientôt, pour comble de malheur, Catherine Des(1) Colonel Eugène-Edouard Boyer-l’eyreleau, les Antilles françaises, particulièrement la Guadeloupe… (Paris, 1825, 3 vol. in-8°), [11, pages 75-142. —-— A. Jacour, Histoire de la Guadeloupe (Basse-Terre, 1855, 3 vol. in-8°), III, pages 166-361.