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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

passée : il lui fallait désormais venir en aide à sa famille, et, puisqu’elle était actrice, travailler de son métier.

Elle débuta donc à Douai même, dont le théâtre était alors desservi par la troupe de Lille. La Feuille de Douai porte, le 30 brumaire an XI[1], l’annonce suivante : « Aujourd’hui dimanche, pour les débuts de Mlle Marceline Desbordes et de M. Masson, une première représentation du Philinte de Molière, comédie en cinq actes, suivie du Roman d’une heure ou la Folle gageure, comédie. » Et Mlle Marceline Desbordes dut obtenir un certain succès, puisque, le 7 mai suivant, nous voyons qu’elle est engagée au Théâtre des Arts de Rouen[2].

Or, c’était là une des premières scènes de France[3]. Les Rouennais se piquaient d’être connaisseurs et ils se rappelaient avec fierté que chez eux le parterre avait osé, un soir,

  1. 21 novembre 1802. – Cité par Rivière, I, page 199.
  2. J. E. B. [Bouteiller] Histoire complète et méthodique des théâtres de Rouen (Rouen, 1860-1880, 4 vol. in-8o), pages 90 et suivantes, d’où je tire les détails qui suivent.
  3. Encore en 1818, l’inspecteur des théâtres Duverger considérait que les premiers théâtres de province étaient ceux de Bordeaux, Lyon, Marseille et Rouen. (Archives nationales, O3 1621.)