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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

avoir fort à faire sous ses ordres. Comme presque tous les théâtres de province, celui de Rouen donnait non seulement la comédie, mais encore l’opéra, et certains acteurs de sa troupe devaient déclamer dans l’une et chanter aussi dans l’autre. Pour sa part, Marceline avait à tenir l’emploi d’ingénue dans la comédie et celui d’amoureuse dans l’opéra, ou, si cela vous paraît plus clair, de « jeune première, forte seconde ingénuité, seconde et troisième amoureuse d’opéra ». Il lui fallait apprendre les pièces du répertoire, étudier le chant et la musique, composer, préparer et même copier ses rôles, répéter apparemment tous les jours, jouer plusieurs fois par semaine, danser au besoin[1], enfin confectionner peut-être, coudre, recoudre et entretenir ses costumes avec l’aide de ses saurs, qui vivaient chez elle et sur ses appointements, dont elle envoyait pourtant chaque mois une partie à son père. Certes, c’était là une dure exis-

  1. Le 5 février 1804, première représentation de la Flotille, « divertissement en un acte et en vers, mêlé de chant, d’évolutions militaires et d’une allemande à trois, dansée par Dominique et par Mme Desbordes et Fressinet. » C’était une pièce de circonstance sur les projets de débarquement en Angleterre.