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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

En 1807, elle est engagée au Théâtre de la Monnaie, à Bruxelles, pour y tenir les rôles de jeune première dans la comédie et de dugazon dans l’opéra, aux appointements de 4,800 francs par an[1]. Le 4 mai elle y débute dans la Femme jalouse, comédie de Desforges, et Une Heure de mariage, opéra-comique de Dalayrac. Le public, mécontent de la composition de la troupe, accueillit froidement Mlle Desbordes, paraît-il.

« Qu’elle se rassure, écrivit aussitôt le critique de l’Esprit des Journaux[2] ; les amateurs de la bonne comédie ont su l’apprécier. Sa tenue, son maintien ne laissent rien à désirer. Elle ne court pas, comme la grande majorité des acteurs de province, après les applaudissements. Elle ne fait pas des vers faux, comme cela arrive souvent au Théâtre de Bruxelles et ne prend pas le ton déclamatoire. Sans être jolie dans l’acception qu’on donne à ce mot, sa figure attache et plaît chaque jour davantage. On doit féliciter l’administration d’avoir fait un pareil choix. »

Et, après les seconds débuts de Marceline dans Les deux Frères de Patrat et dans Lisbeth

  1. Cf. Fr. Faber, Histoire du Théâtre français en Belgique et Édouard Fétis, dans le Supplément littéraire de l’Indépendance belge, 20 août 1893.
  2. Juin 1807, VI.