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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

Vautier, qui l’avait vue jouer, dépeignait ainsi son talent :

pas « Ce qui lui avait été refusé du côté de la physionomie, les grâces de sa diction et de son maintien nous le rendaient amplement. Elle n’était élève de l’art, mais celui de son instinct, et cet instinct, tout dramatiquc, la secondait à mer. veille. Dans les rôles passionnés, dans ceux surtout qui avaient quelque rapport de situation avec ceux qui, par intervalle, ont rembruni son existence, Mme Desbordes. Valmore se laissait aller à une émotion tellement visible que, sans la présence d’esprit de ses camarades, l’actrice aurait pu faire oublier la pièce et le personnage. Nos yeux ont bien souvent surpris de véritables larmes dans les siens. » (1) Donc, retenons que Marceline avait naturellement l’instinct du théâtre : c’est sans effort et tout naïvement qu’elle était touchante à la scène, – et à la ville, apparemment. Avec sa « petite mine sentimentale », clle devait figurer très bien, dans ces robes flottantes et virginales qu’on portait alors, la jeune personne angélique que chantent les romances de l’Empire ; et cela ne devait pas lui déplaire ; et elle ne devait pas s’ef(1) Cité dans le Menestrel, 12 juillet 1896.